Interdiction royale de Commerce sur la Mer du Sud

Die Handelspolitik Spaniens im 16. und 17. Jahrhundert beruhte auf einem strikten Monopol für den transatlantischen und pazifischen Verkehr, das institutionell durch die Casa de Contratación in Sevilla abgesichert wurde. Nur Schiffe mit königlicher Genehmigung durften nach Amerika auslaufen. Dieses Monopol erstreckte sich auch auf den Pazifik, wo Spanien seit der Eroberung des Inkareiches 1532 und der Gründung von Lima 1535 eine zentrale Stellung einnahm (Elliott 2006).

Frankreich war seinerseits eine expandierende Kolonialmacht, deren Kaufleute immer wieder versuchten, durch Schmuggel oder illegale Fahrten Zugang zu den lukrativen Märkten in Spanisch-Amerika zu erhalten. Besonders der Silberhandel, aber auch Güter aus Asien, die über Acapulco und Manila nach Amerika gelangten, übten große Anziehungskraft aus (Stein/Stein 2003). Mit diesem Arrêt vom 18. Januar 1712 wird deutlich, dass Ludwig XIV. bereit war, diese Aktivitäten zu unterbinden, um die dynastische Union mit Spanien zu stabilisieren und den politischen Zusammenhalt während des Erbfolgekrieges zu sichern.

Zugleich verweist der Text auf die enge Verzahnung von Militär- und Wirtschaftspolitik: Mit der Durchsetzung der Ordonnance wurde der Graf von Toulouse, Admiral von Frankreich, beauftragt. Dies verdeutlicht, dass die Marine und die Behörden der Admiralität nicht nur militärische, sondern auch ordnungspolitische Funktionen im kolonialen Kontext erfüllten (Braudel 1966). Insgesamt zeigt die Quelle beispielhaft, wie stark die französische Krone ihre kolonial-ökonomische Politik im frühen 18. Jahrhundert an dynastischen Bündnissen und europäischen Großmachtinteressen ausrichtete. Sie belegt zugleich die Grenzen französischer Handelsfreiheit im Zeitalter Ludwigs XIV., die durch Rücksichtnahme auf Spaniens transatlantische Herrschaftsordnung geprägt waren.

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Interdiction royale de Commerce sur la Mer du Sud

Il est interdit aux commerçants, armateurs, capitaines et propriétaires de navires français de naviguer dans le Pacifique sud sans passeport de Sa Majesté catholique.

Louis XIV – Marly, 18 janvier 1712

Après que le roi de France Louis XIV eut été informé que certains commerçants français naviguaient dans la Mer du Sud (Pacifique sud) pour y faire du commerce, il a émis, le 18 janvier 1712, cette ordonnance royale, établie et signée à Marly, interdisant aux commerçants, armateurs et capitaines français toute expédition commerciale dans la Mer du Sud sous peine, « …sans que ladite peine puisse être réputée comminatoire ».
Les infractions sont punies par la confiscation des navires et de leur cargaison. Cet édit s’inscrit dans le contexte politique et économique de la Guerre de Succession d’Espagne (1701–1714). La France soutenait dans ce conflit l’accession au trône espagnol de Philippe V, petit-fils de Louis XIV. Par conséquent, la France était contrainte de respecter les intérêts commerciaux espagnols d’outre-mer et de réprimer toute activité non autorisée de ses propres sujets (Bély 2009).

La politique commerciale espagnole aux XVIe et XVIIe siècles reposait sur un strict monopole pour le trafic transatlantique et pacifique, institutionnellement garanti par la Casa de Contratación à Séville. Seuls les navires munis d’une autorisation royale pouvaient appareiller pour l’Amérique. Ce monopole s’étendait également au Pacifique, où l’Espagne, depuis la conquête de l’Empire inca en 1532 et la fondation de Lima en 1535, occupait une position centrale (Elliott 2006).

La France, de son côté, était une puissance coloniale en expansion, dont les commerçants tentaient régulièrement d’accéder aux marchés lucratifs d’Amérique espagnole par le biais de contrebande ou de voyages illégaux. Le commerce de l’argent, mais aussi des produits venus d’Asie et arrivant en Amérique via Acapulco et Manille, exerçait un fort attrait (Stein/Stein 2003). Cet Arrêt du 18 janvier 1712 montre que Louis XIV était prêt à réprimer ces activités afin de stabiliser l’union dynastique avec l’Espagne et d’assurer la cohésion politique pendant la guerre de Succession.

Par ailleurs, le texte souligne l’étroite articulation entre politique militaire et politique économique : l’application de l’édit fut confiée au comte de Toulouse, amiral de France. Cela montre que la Marine et les autorités de l’Amirauté remplissaient non seulement des fonctions militaires, mais aussi des fonctions de régulation dans le contexte colonial (Braudel 1966).

Dans l’ensemble, cette source illustre comment la couronne française orientait sa politique coloniale et économique au début du XVIIIe siècle en fonction des alliances dynastiques et des intérêts des grandes puissances européennes. Elle montre également les limites de la liberté commerciale française à l’époque de Louis XIV, contraintes par le respect de l’ordre commercial transatlantique espagnol.

Royal Prohibition of Trade in the South Sea

French merchants, shipowners, captains, and vessel proprietors are forbidden to navigate the South Pacific without a passport from His Catholic Majesty.

Louis XIV – Marly, 18 January 1712

After the King of France, Louis XIV, was informed that certain French merchants were navigating the Mer du Sud (South Sea = southern Pacific) to conduct trade there, he issued, on 18 January 1712, this royal ordinance, drawn up and signed at Marly, prohibiting French merchants, shipowners, and captains from undertaking any commercial voyage to the South Sea under penalty, “…sans que ladite peine puisse être réputée comminatoire,” i.e., without the penalty being considered a mere threat.
Violations are punished by the confiscation of the ships and their cargo. The edict is closely linked to the political and economic situation during the War of the Spanish Succession (1701–1714). In this conflict, France supported the accession of Philip V, grandson of Louis XIV, to the Spanish throne. Consequently, France was obliged to respect Spanish overseas commercial interests and to prevent unauthorized activities by its own subjects (Bély 2009).

Spain’s trade policy in the 16th and 17th centuries was based on a strict monopoly over transatlantic and Pacific trade, institutionally enforced through the Casa de Contratación in Seville. Only ships with royal authorization were allowed to sail to the Americas. This monopoly also extended to the Pacific, where Spain, since the conquest of the Inca Empire in 1532 and the founding of Lima in 1535, held a central position (Elliott 2006).

France, in turn, was an expanding colonial power, whose merchants repeatedly attempted to gain access to the lucrative markets of Spanish America through smuggling or unauthorized voyages. The silver trade, as well as goods from Asia transported via Acapulco and Manila to the Americas, exerted a strong attraction (Stein/Stein 2003). This Arrêt of 18 January 1712 demonstrates that Louis XIV was prepared to suppress such activities in order to stabilize the dynastic union with Spain and secure political cohesion during the succession war.

At the same time, the text highlights the close interconnection between military and economic policy: the enforcement of the edict was entrusted to the Count of Toulouse, Admiral of France. This illustrates that the navy and the authorities of the admiralty fulfilled not only military but also regulatory functions in the colonial context (Braudel 1966).

Overall, the source exemplifies how strongly the French crown oriented its colonial-economic policy in the early 18th century according to dynastic alliances and the interests of European great powers. It also demonstrates the limits of French commercial freedom under Louis XIV, constrained by respect for Spain’s transatlantic dominance.

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Vorläufig [elektronisch erfasst] / Provisoire [saisie électronique] / Preliminary [electronically recorded]:

DE PAR LE ROY.

SA MAJESTÉ estant informée que quelques Marchands François ont fait passer des Vaisseaux dans la mer du Sud, sans la permission de Sa Majesté ni celle du Roy Catholique, pour y faire commerce ; & jugeant à propos d’empescher cette navigation : SA MAJESTÉ a fait très expresses inhibitions & défenses à tous Negociants, Armateurs, Capitaines & Maîtres de Vaisseaux, & généralement à tous ses Sujets de quelque qualité & condition qu’ils soient, de faire aucun voyage, navigation ni commerce dans la mer du Sud, sous quelque prétexte que ce puisse estre, sans Passeport de Sa Majesté Catholique, à peine de confiscation des Vaisseaux & de leur Chargement, sans que ladite peine puisse être réputée comminatoire.

MANDE & ordonne Sa Majesté à Mons[ieur] le Comte de Toulouse Amiral de France, de tenir la main à l’éxecution [sic!] de la presente Ordonnance, aux Intendans, Commissaires de la Marine & des Classes, & aux Officiers de l’Amirauté de la faire lire, enregistrer, publier, & afficher par tout où besoin sera, & de l’éxecuter [sic!] en ce qui les regarde.

Fait à Marly le 18. Janvier mil sept cens douze.

Signé, LOUIS.

Et plus bas, PHELYPEAUX.

POUR LE ROY. Collationné à l’Original par Nous Escuyer Conseiller Secretaire du Roy, Maison, Couronne de France & de ses Finances..

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Unter anderem verwendete Quellen und Literatur

• Lucien Bély: La France au XVIIe siècle. Puissance de l’État, contrôle de la société. Paris, 2009;

• Fernand Braudel: La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II. Paris, 1966;

• J. H. Elliot: Empires of the Atlantic World. Britain and Spain in America 1492–1830. New Haven/London, 2006;

• Stanley J. Stein; Stein, Barbara H.: Apogee of Empire. Spain and New Spain in the Age of Charles III, 1759–1789. Baltimore, 2003;

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