Outre l’analyse scientifique de l’ensemble des documents et l’objectif de rendre notamment les sources manuscrites accessibles au public via ce site internet, une grande attention est portée à la préservation et à la conservation optimales des manuscrits et objets pour les générations futures. Car si le papier – et parfois aussi le parchemin – est réputé pour sa « patience », il ne l’est malheureusement pas pour sa résistance physique.
Les salissures, fragilités et détériorations accumulées au fil des siècles, souvent causées par des contraintes mécaniques, sont ici de moindre importance, puisqu’elles peuvent généralement être traitées par des restaurateurs spécialisés en papier. La situation est bien différente lorsque des documents ont été conservés pendant de longues périodes dans de mauvaises conditions : dans un environnement trop humide, trop sec ou trop chaud, en présence de matériaux, substances ou objets incompatibles, voire exposés directement aux rayons UV. Ces conditions nuisent non seulement au support lui-même, mais affectent également l’encre ferro-gallique – autrement très résistante – ou l’encre d’imprimerie.
Des problèmes et détériorations peuvent également survenir malgré des conditions de conservation idéales. Dans ce cas, ce sont souvent les matériaux eux-mêmes qui en sont la cause. La corrosion due à l’encre ou la désintégration du papier de mauvaise qualité, qui se délite avec le temps en fibres individuelles, constituent des défis majeurs pour la conservation – et peuvent, dans le pire des cas, entraîner la perte totale d’une source. Il en va de même en cas d’introduction accidentelle de spores fongiques ou de parasites comme les lépismes argentés (Ctenolepisma longicaudatum), qui peuvent se propager d’un seul document à l’ensemble du fonds.
Cette digression vise à souligner que la collection de biens culturels sous forme de sources historiques – en particulier dans le cadre privé – implique toujours une grande responsabilité. La conservation archivistique dans des chemises juridiques sans acide et à pH tamponné selon la norme ISO 9706 et des boîtes d’archives conformes à la norme ISO 16245-A est pour nous une exigence essentielle. De plus, l’état de conservation de toutes les nouvelles acquisitions est minutieusement examiné, évalué et documenté avant qu’elles ne soient mises en « quarantaine » séparément du reste des documents. Selon l’état du document, une expertise supplémentaire est réalisée par un restaurateur de papier, qui décide des étapes suivantes pour sa conservation et les met en œuvre de manière minimalement invasive.
À la fin de ce processus, non seulement le catalogage, l’archivage et l’analyse scientifique sont effectués, mais en complément, la numérisation des documents sous forme de texte et de photographies haute définition est réalisée pour prévenir toute perte potentielle de la source.